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 "Nous n'avions pas d'espoir d'obtenir l'abandon du projet, nous voulions juste défendre nos intérêts" se rappelle Marcel Dupré, ancien président de l'association de défense des expropriés de l'EuroDisneyland. | |
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Autres communes du secteur IV : Chessy Bailly-Romainvilliers
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Agriculteurs : Tout ou rien !
Face à l'église de Magny-le-Hongre s'étendait l'exploitation de Marcel Dupré, 72 ans. De l'ensemble de sa ferme, seule la partie habitable lui appartient toujours. Le reste de la propriété a été racheté par le SAN, il y a de cela huit ans. "Aujourd'hui, on continue à travailler des terrains dont on a perdu la propriété. Moi-même, je cultive 127 hectares, et j'ai acheté par ailleurs des terrains (200 ha) pour l'un de mes fils. Mais on ne peut racheter que ce que l'on trouve, il a fallu emprunter" regrette cet ancien président de l'Association de défense des expropriés de l'Eurodisneyland. Né de parents agriculteurs et résidant à Magny depuis 1926, Marcel Dupré a repris en 1949 l'exploitation paternelle. Soit 165 hectares de polyculture : céréales (principalement blé), betteraves, pommes de terre. 165 hectares qu'il perdra en 1988, au cours de son expropriation. A 11,30 francs le mètre carré. "Nous n'avions pas d'espoir d'obtenir l'abandon du projet, nous voulions juste défendre nos intérêts" se rappelle-t-il. "Les premières évaluations étaient de 2 à 2,20 francs. Notre association regroupait l'ensemble des fermiers exploitants, 95% des bailleurs. Vingt-cinq exploitations étaient concernées par les expropriations, soit plus d'une centaine de propriétaires. On discutait donc le prix au mètre carré, l'éviction, les conditions de paiement, l'emprise totale... C'était tout ou rien, pour ne pas se retrouver avec des exploitations non viables. Il nous fallait des capitaux pour nous réinstaller".
Freiner cette évolution
"Les discussions ont été très rapides, ils étaient très pressés" se souvient-il. Quatre ou cinq mois ont suffit pour établir un protocole d'expropriation. "Entre le début des conversations et notre départ, il s'est passé moins d'un an. Ils ont débuté par les gros lots, cinq ou six grands exploitants qui possédaient la majorité des terres". Un téléphone portable à la main, Marcel Dupré a désormais fait le deuil de cette époque inévitablement révolue. Conseiller municipal (et ancien maire), il participe à la commission économique et aux relations administratives, tout en s'interrogeant sur l'avenir d'une région, d'un pays qui concentre ses habitants aux portes de Paris alors que la majorité du territoire se désertifie. "Il faut freiner cette évolution pour ne pas arriver à un trop grand déséquilibre budgétaire. Dans cinq à six ans, l'endettement de la commune devrait atteindre de 25 à 30 millions. Ici, il n'y a pas d'autres activités que Disney et le tourisme ; à terme, on va se retrouver avec des communes dortoirs". (retour à l'article principal...)
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