DISNEY / PARCS A THEMES

MISE EN LIGNE : AOUT 1999

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EPA, le véritable lobby pro-Disney

Aujourd'hui journaliste au quotidien français Le Monde, Yves Eudes suivit avec attention l'implantation du parc Eurodisney en France. "Ce sont les français qui ont demandé à Disney de les aider à construire la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. C'était une banlieue morose, et l'on voulait éviter un nouveau désastre. Le véritable lobby pro-Disney qui était prêt à tous les sacrifices, c'était l'établissement public d'aménagement. On a forcé la main à tout le monde pour Disney, ses exigences étaient extraordinaires, TVA, droit administratif..." et près de 3 milliards d'investissements publics pour les infrastructures ferroviaires et routières. On crée deux nouvelles gares (RER et TGV), une liaison Eurostar, un boulevard circulaire, un échangeur autoroutier, alors que les terrains achetés 11,30 francs le mètre carré aux exploitants agricoles sont revendus viabilisés à Eurodisneyland pour un prix de 530 francs le mètre carré.
Chez Disney, on ne cache pas la satisfaction d'avoir obtenu le site de Marne-la-Vallée : plus de 17 millions des 350 millions d'européens de l'ouest peuvent en effet rejoindre le parc en moins de 2 heures en voiture, et près de 310 millions par avion! De son côté, la société promet d'engager 12 000 employés dès l'ouverture du parc.
Le monde politique a tenu ses promesses : le 12 avril 1992, Eurodisneyland ouvre ses portes au public, non sans avoir dû s'adapter aux lois hexagonales. Et inversement. Ainsi, la législation francçaise n'impose pas l'installation d'extincteurs automatiques dans les hôtels -que la Walt Disney Company préconise- dès lors que ces derniers sont compartimentés et disposent de détecteurs de fumée. Eurodisney étant une société française (détenue originellement à 49% par la Walt Disney Company et à 51% par le grand public et les investisseurs privés), les français ne croient pas en l'utilité de l'installation de tels extincteurs. La Walt Disney Company dut alors engager une campagne de communication afin de convaincre les français qui approuvèrent finalement cette décision.

Il était une fois la récession...

Les semaines, les mois qui suivirent l'ouverture du parc virent s'accumuler les erreurs de marketing, conséquentes des ambitions démesurées des américains qui n'avaient que modérément analysé les spécificités des cultures européennes : les autocaristes ne disposent dans un premier temps que de 50 places de repos (ils sont parfois près de 2000 chaque jour à la saison haute), vin et bière sont interdits dans les restaurants du parc, les dépenses des visteurs surestimées, le prix d'entrée trop élevé, la récession économique plombe le marché français... pour Disney, les pertes s'accumulent, et Eurodisneyland -bientôt renommé Disneyland Paris- broie du noir, malgré la mise en place de nouvelles équipes de management.
Pourtant, la Walt Disney Company a su ne pas réitérer les erreurs du passé (en Floride, la société n'est propriétaire que de 14% des hôtels autour du parc; au Japon, elle ne fait que collecter les royalties) : au Val d'Europe, elle peut enfin laisser libre cours à son expansion immobilière en profitant des largesses de l'aménageur public. "A l'EPA, cela prenait des proportions considérables", raconte Yves Eudes. "Ils ont une foi en Disney qui provient de leur impossibilité de reconnaître l'échec. A Disney, ils ont dit : on vous amène tout, RER, TGV... alors que les américains freinaient, ne s'attendaient pas à de telles ouvertures. Disney disait : pour la ville, on verra". Au point, selon Yves Eudes, de "gonfler" volontairement les performances du parc. Ainsi, "les profits n'arrivent jamais jusqu'à la filiale européenne, ils sont rapatriés aux Etats-Unis".
Un discours que corrobore Gérard Burlet, pourtant farouche partisan de Disney lors de la création du parc. "Aujourd'hui, Disney a pris sa revanche par rapport au Japon. Le parc est juste une pompe à finances; la dimension morale, l'éthique du capitalisme originel de Walt Disney ont disparu".
Pour Yves Eudes, Walt Disney est d'ailleurs un homme "d'un autre temps". "Son produit, c'était recréer un fausse Amérique dans laquelle les américains se retrouvent plus que dans la vraie. Une ville du Far-West où tout est propre, où il n'y a pas de putes, d'ivrognes qui meurent de cirrhose au fond d'un bar".

Sources : entretiens avec Gérard Burlet et Yves Eudes; "L'empire Disney", de Robert Lanquar, et "Walt Disney Company's Euro Disneyland Venture", par Lyn Burgoyne.
(retour au début de l'article...)

La Belle au Bois Dormant

"Disney a pris sa revanche par rapport au Japon".

Disneyland Paris :
les retombées économiques.

"Dès l'ouverture du parc, c'est cinq milliards d'excédents de devises qui viendront conforter la balance française".
Michel Giraud, sénateur-maire du Perreux, Président du Conseil Régional d'Ile de France, en 1987.
Les achats de Disneyland onr représenté deux milliards et demi de francs (hors taxes) en 1997, dont 482 millions ont été dépensés en Seine & Marne et 1 milliard 200 millions en Ile de France.
Ces achats consistent principalement en des produits alimentaires (13%), des produits manufacturés (21%) ou de la sous-traitance (20%).

Dépenses des visiteurs du parc hors-Disneyland : 11,9 milliards de francs. Impact en terme de valeur ajoutée : 6,8 milliards (ce sont les dépenses des visiteurs en dehors de Disney qui sont à l'origine des retombées économiques les plus importantes).

Impôts acquittés par Disney (en 1997, en francs) :

  • Taxe foncière, 63,7 millions;

  • Taxe professionnelle, 186,3 millions;

  • Taxe de séjour, 15,9 millions.

Pour 10 400 emplois chez lui en moyenne (en 1997), Disney génère 9 607 emplois induits, soit un total d'emplois directs et induits de 20 007, et un coefficient multiplicateur égal à 1,92 (1,98 en 1995).
Extrait de "l'analyse des rétombées économiques et sociales de Disneyland Paris", Bilan 1997. Document publié par l'EPA France.

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Le montage financier du groupe Eurodisney.

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Commentaire :
2002, avènement de l'ère
gallo-ricaine.