n définissant l'espace du voisinage selon des contraintes piétonnes, ses concepteurs prennent le parti d'une désacralisation de l'automobile et rendent la rue aux piétons afin de permettre une amélioration des interactions sociales. A l'image des parcs à thèmes Disney. A l'image des plans d'urbanisation présentés par les concepteurs Disney au Val d'Europe : fonctions urbaines et touristiques y sont intégrées, alors que bureaux, logements et commerces se côtoient dans le quartier de la gare de Serris, aujourd'hui caution à débats entre Disney et les collectivités locales. "Le dialogue est fécond, mais beaucoup plus difficile que pour un parc à thèmes" reconnaît d'ailleurs Claude Villain. Car le Val d'Europe n'attend pas moins de 12000 nouveaux habitants d'ici à 2015, dont près de 600 logements collectifs à proximité de la gare de Serris. "Nous ne sommes pas un promoteur traditionnel" assure de son côté Dominique Cocquet dans les colonnes du Parisien. "Nous avons un souci de long terme, puisque nous travaillons à la création d'une communauté", un lieu d'accueil et de convivialité porteur "d'un nouveau style de vie basé sur l'imagination". "La ville de l'imagination" sera donc le nom officiel de ce projet d'aménagement urbain dont on ne sait où débute le réel et où finit l'imaginaire. "On doit dépasser le fonctionnel, créer du sens, une histoire", s'enthousiasme Dominique Cocquet.
Ville de l'imaginaire pour synergie réelle
Mais cette absence totale de repères, ce refus des limites entre réel et imaginaire pourraient tout aussi bien conduire à l'échec un tel projet impliquant le "rejet d'une quelconque forme urbaine". Et Disney ne s'occupe pas plus de politique que la société de marché ne se préoccupe de démocratie locale : c'est la seule image picturale de la ville elle-même qui doit créer le sens de communauté. Il est cependant à craindre de voir se développer une "ville réelle" Disney à l'image de ce que représente la "ville imaginaire" Disneyland Paris. Car ce ne sont plus tant les rêves d'une communauté idéale du futur que les perspectives d'une synergie inédite qui interpellent tant les "héritiers" de Walt Disney. Eux-mêmes ne s'en cachent pas. "Ce succès est bien plus qu'une promesse pour le Val d'Europe" écrivent-ils dans la brochure de présentation de la "ville de l'imagination". "C'est le signe de la volonté de Disneyland Paris de faire de ce site un lieu de complémentarité et d'énergie créatrice entre les loisirs, les activités économiques et la vie de tous les jours". C'est "un rêve à investir, un nouveau gisement (...) de prospérité". Plus qu'un dossier de presse, un véritable programme électoral... à destination des investisseurs, derniers véritables citoyens du Royaume Magique de la Walt Disney Company.
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Le futur centre urbain du Val d'Europe en chiffres
Sur les communes de Serris, Chessy et Montévrain, deux opérations d'aménagement sont lancées de part et d'autre du boulevard circulaire. A terme, 500 000 m2 de bureaux et d'activités, 100 000 m2 de commerces, 4000 logements, 1000 chambres d'hôtel, et les équipements collectifs nécessaires à leur bon fonctionnement seront développés. Le futur centre urbain proposera : - une nouvelle gare RER (ouverture en septembre 2000); - un Espace Commercial International (ouverture en septembre 2000), qui contiendra un centre commercial régional de 75 000 m2 avec un hypermarché Auchan, environ 10 moyennes unités de surface, 150 boutiques et 25 restaurants, ainsi que "Les pavillons de la Mode", soit 75 boutiques disposées sur 15 000 m2. (Investissement : 1,8 milliards de francs) Quartier du Parc, à l'Est de Serris (livraison 2001 à 2008) 1010 logements collectifs de 2 à 4 étages; commerces et équipements publics. (Investissement : 650 millions de francs) Quartier de la Gare de Serris (livraison 2001 à 2008) 600 logements collectifs, 30000 m2 de commerces, services et activités. (Investissement : 700 millions de francs) |
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